Le jointoiement d’un mur en pierre est bien plus qu’une simple étape de construction ou de rénovation. Il représente un élément fondamental pour la pérennité, la stabilité et l’esthétique globale de la structure. Un jointoiement correctement exécuté protège le mur contre les infiltrations d’eau, les dégradations dues au gel et au dégel, et participe à la consolidation de l’ensemble. Le choix des teintes, des textures et du style de joint permet de valoriser la beauté naturelle de la pierre et de donner un cachet unique à votre habitation. L’objectif de ce guide est de vous accompagner dans la réalisation d’un jointoiement professionnel, en vous fournissant toutes les informations et les méthodes nécessaires pour un résultat impeccable et durable.
Que vous soyez maçon, artisan du bâtiment, bricoleur expérimenté ou restaurateur de patrimoine, ce guide vous apportera les connaissances indispensables pour mener à bien votre projet. Nous aborderons les aspects clés, de la préparation du mur au choix des matériaux, en passant par les techniques d’application et les finitions. Nous soulignerons les erreurs à éviter et les astuces de professionnel. En suivant nos conseils, vous serez en mesure de réaliser un jointoiement qui protégera votre mur en pierre et embellira votre extérieur.
Le jointoiement : un élément clé pour la durabilité et l’esthétique des murs en pierre
Le jointoiement dépasse le simple rôle de couche de mortier entre les pierres. Il est crucial pour la longévité et l’aspect des murs en pierre. Un jointoiement de qualité protège la structure, renforce sa solidité et sublime son esthétique. Bien comprendre cette étape est essentiel pour un résultat durable. L’impact visuel du jointoiement est indéniable, permettant de jouer avec les teintes, les textures et les styles pour un effet unique.
Importance du jointoiement
Le jointoiement assure plusieurs fonctions essentielles :
- Protection contre les infiltrations d’eau et les dégradations dues au gel/dégel. L’eau s’infiltrant peut causer des dommages importants, favorisant les moisissures et fragilisant les pierres. Le gel et le dégel peuvent provoquer des fissures, particulièrement en régions froides.
- Consolidation structurelle du mur. Le mortier assure la cohésion entre les pierres, répartissant les charges et empêchant les mouvements. Un jointoiement de qualité contribue à la stabilité du mur.
- Impact esthétique significatif : choix des teintes, des textures, du style de joint. Le jointoiement permet de personnaliser l’aspect du mur en jouant avec les styles pour créer des effets variés.
Types de murs en pierre
Il existe divers types de murs en pierre, chacun ayant ses caractéristiques en matière de jointoiement. On distingue les murs en pierre sèche, non jointoyés, et les murs jointoyés, nécessitant un mortier entre les pierres. Le type de pierre (calcaire, granit, schiste) influence le choix des matériaux et des techniques. La porosité, la teinte et la texture de la pierre sont à considérer pour la durabilité du jointoiement.
- Murs en pierre sèche *vs.* murs jointoyés. Les murs en pierre sèche sont bâtis sans mortier, les pierres assurant leur stabilité. Les murs jointoyés nécessitent un mortier pour combler les espaces.
- Influence des différents types de pierres (calcaire, granit, schiste) sur le choix des matériaux et des techniques. Chaque pierre a ses caractéristiques influant sur les matériaux et méthodes de jointoiement. Il est important de choisir un mortier compatible avec le type de pierre.
Pourquoi un jointoiement professionnel est préférable
Bien que le jointoiement puisse être réalisé par un bricoleur averti, un professionnel apporte un savoir-faire et une expérience garantissant un résultat optimal et durable. Le tableau ci-dessous met en évidence les avantages de cette approche :
| Avantage | Description |
|---|---|
| Durabilité accrue | Matériaux de qualité et techniques appropriées garantissant la longévité du jointoiement. |
| Esthétique valorisée | Jointoiement soigné mettant en valeur la beauté naturelle de la pierre. |
| Préservation du patrimoine | Techniques traditionnelles et matériaux compatibles avec le bâti ancien. |
| Expertise | Connaissances pour un jointoiement de qualité, en tenant compte des spécificités du mur. |
Faire appel à un professionnel présente plusieurs avantages :
- *Durabilité accrue*. Un jointoiement professionnel est réalisé avec des matériaux de qualité et des techniques appropriées.
- *Esthétique valorisée*. Un professionnel qualifié réalise un jointoiement soigné et harmonieux.
- *Préservation du patrimoine*. Un professionnel spécialisé réalise un jointoiement respectueux des techniques traditionnelles.
Préparation du mur : la base d’un jointoiement réussi
La préparation du mur est essentielle au succès du jointoiement. Elle consiste à inspecter le mur, identifier les problèmes, préparer les joints et protéger la zone de travail. Une préparation rigoureuse assure une bonne adhérence du mortier et évite les problèmes ultérieurs. Bien qu’elle puisse paraître fastidieuse, cette phase est un investissement pour la qualité et la longévité de l’ouvrage.
Inspection et diagnostic du mur
Avant de jointoyer, une inspection minutieuse du mur est indispensable pour identifier les problèmes existants (fissures, joints dégradés, efflorescences, mousses/lichens) et analyser les causes (humidité, gel, mouvements du sol). Il est aussi important d’évaluer la nécessité de réparer les pierres avant de jointoyer. La mousse et les lichens peuvent indiquer un problème d’humidité à traiter avant de jointoyer.
L’inspection doit permettre de détecter :
- Les problèmes existants : fissures, joints dégradés, efflorescences, présence de mousses/lichens.
- Les causes de la dégradation (humidité, gel, mouvements du sol).
- La nécessité d’une réparation des pierres avant le jointoiement.
Préparation des joints existants
La préparation des joints consiste à dégager les anciens joints (techniques manuelles ou mécaniques), à nettoyer les joints (brossage, solutions spécifiques) et à humidifier les joints avant l’application du mortier. Il faut dégager les anciens joints sur une profondeur suffisante (environ 2 à 3 cm) pour l’adhérence du nouveau mortier. Le nettoyage élimine les résidus et l’humidification améliore l’adhérence.
La préparation des joints comprend les étapes suivantes :
- Dégagement des anciens joints :
- Techniques manuelles (burin, marteau) : précautions pour éviter d’endommager les pierres.
- Techniques mécaniques (meuleuse avec disque diamanté, burineur pneumatique) : contrôle de la profondeur, protection des pierres.
- Nettoyage des joints :
- Brossage énergique pour éliminer les résidus.
- Solutions spécifiques pour éliminer les mousses et efflorescences.
- Humidification des joints avant l’application du mortier.
Protection de la zone de travail
Protéger la zone de travail est essentiel pour éviter d’endommager les surfaces et assurer la sécurité. Il faut protéger les surfaces (sol, fenêtres) avec des bâches et signaler la zone. Le ruban adhésif de masquage protège les bords des pierres. Un échafaudage stable est indispensable en hauteur. La protection individuelle (gants, lunettes, masque) est également essentielle.
La protection de la zone de travail implique :
- Protection des surfaces environnantes avec des bâches.
- Signalisation de la zone de travail.
Choix des matériaux : sélection des composants adaptés à chaque type de pierre
Le choix des matériaux est déterminant pour la qualité et la pérennité du jointoiement. Il faut sélectionner les composants adaptés à chaque pierre, en tenant compte de leurs caractéristiques (porosité, dureté, teinte) et des contraintes (humidité, gel, pollution). Des matériaux de qualité, compatibles avec la pierre, garantissent un jointoiement durable. Le tableau ci-dessous détaille les types de mortiers :
| Type de mortier | Composition | Avantages | Inconvénients | Applications |
|---|---|---|---|---|
| Mortier à la chaux aérienne (CL) | Chaux aérienne, sable, eau | Flexibilité, perspirance | Prise lente, résistance limitée | Murs anciens, restaurations |
| Mortier à la chaux hydraulique (NHL) | Chaux hydraulique, sable, eau | Prise rapide, résistance accrue | Moins flexible | Murs exposés, zones humides |
| Mortier prêt à l’emploi (polymère) | Ciment, polymères, adjuvants | Facilité d’application, résistance | Moins perspirant, moins écologique | Murs neufs, rénovations |
Les différents types de mortiers de jointoiement
Les mortiers à la chaux (aérienne ou hydraulique) sont privilégiés pour la restauration du patrimoine, grâce à leur flexibilité. Les mortiers prêts à l’emploi (polymères ou spécifiques) sont plus faciles à utiliser. Le ciment est déconseillé pour les murs anciens, car il est trop rigide.
On distingue principalement :
- Mortiers traditionnels à la chaux :
- Chaux aérienne (CL) : souplesse et perspirance.
- Chaux hydraulique (NHL) : prise plus rapide.
- Mortiers prêts à l’emploi :
- Mortiers polymères : facilité d’application et résistance.
- Mortiers spécifiques : adaptées aux pierres naturelles.
- Le ciment : à éviter pour les murs anciens.
Le choix des agrégats (sable)
Le choix du sable est essentiel. Il doit être propre, de granulométrie adaptée à la largeur des joints et compatible avec la chaux ou le ciment. La granulométrie influence la texture et le type de sable (de rivière, de carrière) influence la teinte.
Il faut tenir compte de :
- L’importance de la granulométrie pour adapter la taille des grains.
- Le choix du type de sable (de rivière, de carrière) pour influencer la teinte.
Les adjuvants
Les adjuvants améliorent les propriétés du mortier (hydrofugation, accélération de prise, coloration). Ils doivent être compatibles avec la chaux ou le ciment et respecter les dosages. Les hydrofuges réduisent l’absorption d’eau, les accélérateurs adaptent le mortier au climat et les pigments colorent le mortier.
Les adjuvants permettent notamment :
- L’hydrofugation de masse.
- L’adaptation aux conditions climatiques.
- La coloration pour un aspect personnalisé.
Critères de sélection des matériaux
Le choix doit être guidé par la compatibilité avec la pierre, la résistance aux intempéries et au gel, la perméabilité à la vapeur d’eau, l’esthétique, la disponibilité et le coût. Il faut privilégier les matériaux respectant les caractéristiques de la pierre et garantissant la durabilité.
Les critères de sélection sont :
- La compatibilité avec la pierre (perméabilité, teinte, texture).
- La résistance aux intempéries.
- La perméabilité à la vapeur d’eau.
- L’esthétique.
- La disponibilité et le coût.
Techniques d’application : maîtriser les geste et les méthodes
L’application du mortier nécessite une maîtrise des gestes. La préparation du mortier, l’application et les techniques alternatives sont autant d’étapes à maîtriser. Une application soignée assure l’étanchéité et la durabilité. La patience est de rigueur.
Préparation du mortier
La préparation consiste à doser les composants (chaux, sable, eau, adjuvants), à mélanger le mortier (bétonnière ou malaxeur) et à obtenir une consistance idéale. Le dosage doit respecter les recommandations et le mélange doit être homogène.
La préparation du mortier implique :
- Le dosage des composants.
- Le mélange homogène.
- L’obtention d’une consistance idéale.
Application du mortier dans les joints
L’application se fait à la truelle, à la poche ou à la seringue. Il faut remplir les joints en évitant les bulles. Des techniques existent pour les joints larges et étroits. Il est conseillé de travailler par sections pour éviter que le mortier ne sèche trop vite.
L’application du mortier requiert :
- L’utilisation d’une truelle, d’une poche ou d’une seringue.
- Le remplissage complet des joints.
- Des techniques spécifiques pour les joints larges et étroits.
- Un travail par sections.
Techniques alternatives
Il existe des approches alternatives pour personnaliser les joints et valoriser la pierre. Le jointoiement « en retrait » accentue le relief, tandis que le jointoiement bicolore crée un effet original. L’incorporation d’éléments décoratifs apporte une touche créative.
Parmi les techniques alternatives, on trouve :
- Jointoiement « en retrait » : Mortier en retrait pour accentuer le relief.
- Jointoiement bicolore : Deux teintes pour créer un effet décoratif.
- Incorporation d’éléments : Fragments de pierre, de verre ou de céramique.
Les erreurs à éviter
Certaines erreurs sont à éviter. Il ne faut pas appliquer le mortier sur une surface sale ou sèche, utiliser un mortier trop liquide ou sec, ne pas remplir les joints et laisser le mortier sécher trop vite. L’application sur une surface sale compromet l’adhérence. Un mortier trop liquide nuit à la consistance. Le non-remplissage favorise les infiltrations. Le séchage trop rapide provoque des fissures.
Les erreurs à éviter sont :
- Appliquer le mortier sur une surface sale.
- Utiliser un mortier trop liquide ou sec.
- Ne pas remplir les joints.
- Laisser le mortier sécher trop vite.
Finitions et cure : optimiser la durabilité et l’aspect final
Les finitions et la cure optimisent la durabilité et l’aspect final. Le lissage, le nettoyage et la cure contribuent à la qualité et à la résistance. Une attention particulière est nécessaire.
Lissage et modelage des joints
Le lissage consiste à utiliser une truelle, une taloche ou une brosse pour donner la forme aux joints. Différents types de finitions sont possibles : joints lisses, brossés, creusés, bombés. Le choix dépend du style du mur.
Le lissage implique :
- L’utilisation d’une truelle, d’une taloche ou d’une brosse.
- Les différents types de finitions :
- Joints lisses et plats.
- Joints brossés.
- Joints creusés.
- Joints bombés.
- Le choix de la finition en fonction du style.
Nettoyage des pierres
Le nettoyage consiste à éliminer les excédents de mortier à l’aide d’une éponge ou d’une brosse. Il faut éviter d’endommager les pierres en nettoyant délicatement.
Le nettoyage requiert :
- L’élimination des excédents.
- L’utilisation d’une éponge ou d’une brosse douce.
- L’attention pour ne pas endommager les pierres.
Cure du mortier
La cure consiste à maintenir l’humidité du mortier en le protégeant du soleil, du vent et du gel. L’utilisation de bâches permet de maintenir l’humidité. La cure est cruciale pour la résistance. Un séchage rapide provoque des fissures. Il est conseillé de maintenir l’humidité pendant au moins 7 jours.
La cure du mortier consiste à :
- Maintenir l’humidité.
- Protéger contre le soleil, le vent et le gel.
- Utiliser des bâches.
Application d’un hydrofuge de surface
L’application d’un hydrofuge est recommandée dans les zones exposées. Il est important de choisir un produit adapté à la pierre et de respecter les recommandations. L’hydrofuge protège contre les infiltrations et le gel. Il est conseillé de réaliser un test avant application.
L’application d’un hydrofuge nécessite :
- Le choix d’un produit adapté.
- L’application selon les recommandations.
Entretien et réparation : préserver le jointoiement
Un entretien et des réparations rapides préservent le jointoiement. L’inspection des joints, le nettoyage et la réparation prolongent la durée de vie. La négligence peut entraîner des dégradations et des réparations coûteuses.
Inspection régulière des joints
L’inspection permet de détecter les problèmes avant qu’ils ne s’aggravent. Il faut rechercher les fissures, l’effritement et les infiltrations. La présence de mousses peut indiquer un problème d’humidité. L’inspection doit être réalisée au moins une fois par an, au printemps.
L’inspection consiste à :
- Rechercher les fissures.
- Détecter les infiltrations.
Nettoyage périodique des murs
Le nettoyage permet d’éliminer les mousses et les salissures. Il est conseillé d’utiliser des solutions douces (eau savonneuse, bicarbonate) et d’éviter les produits agressifs. Le nettoyage doit être délicat et réalisé à l’aide d’une brosse. Un nettoyage haute pression est à proscrire.
Le nettoyage requiert :
- L’élimination des mousses.
- L’utilisation de solutions douces.
- L’évitement des produits agressifs.
Réparation des joints endommagés
La réparation consiste à dégager les joints, à nettoyer et humidifier les surfaces, à appliquer un nouveau mortier et à réaliser la finition. Il faut utiliser un mortier compatible et respecter les techniques. La réparation restaure l’étanchéité. Il est conseillé de faire appel à un professionnel.
La réparation des joints endommagés implique :
- Le dégagement des joints.
- Le nettoyage et l’humidification.
- L’application d’un mortier.
- La finition.
Conseils pour prévenir la dégradation
Pour prévenir la dégradation, il faut assurer une bonne ventilation, éviter les ruissellements et protéger contre les remontées capillaires. La ventilation évacue l’humidité, les ruissellements favorisent l’érosion et la protection contre les remontées capillaires évite l’humidité dans le mur.
Pour prévenir la dégradation :
- Assurer une bonne ventilation.
- Éviter les ruissellements.
- Protéger contre les remontées capillaires.
Un investissement durable pour valoriser le patrimoine
Un jointoiement professionnel est un investissement qui apporte des bénéfices à long terme. En protégeant le mur, en améliorant son aspect et en préservant sa valeur, le jointoiement contribue à valoriser la propriété. L’engagement d’un professionnel est souvent la clé d’un résultat optimal.
En conclusion, le jointoiement est essentiel. En suivant les conseils présentés, vous réaliserez un jointoiement de qualité. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vous accompagner.